La préférence

Glenn et moi avons toujours rêvé d'avoir une fille.
De mon côté, venant d'une fratrie de trois sœurs, je suppose que c'est une forme de complicité, de partage, de transmission que j'espérais retrouver.
Du côté de Glenn, le désir trouve son origine dans un rêve très marquant qu'il a fait à l'orée de l'âge adulte.


Dans ce rêve, sa fille portait un prénom qui sera celui de notre fille si nous en avons une un jour. Je pense aussi que son rapport compliqué à son père jouait un rôle dans cette projection avec une fille plutôt qu'un fils.

Et puis je suis tombée enceinte. J'avoue que j'espérais une fille, non pas parce que je ne voulais pas du tout d'un garçon, mais parce que je savais que nous vivrions mieux, l'un et l'autre, le fait de ne pas avoir de garçon que le fait de ne pas avoir de fille. Avoir une fille dès la première grossesse nous aurait donc libéré de toute pression.
Sauf que ça a été un garçon. Nous n'avons pas vraiment été déçus : Glenn avait la conviction que ce serait un fils dès les premiers instants de ma grossesse (peut-être pour se prémunir d'une déception, justement ?), et nous étions surtout heureux qu'il soit là après une longue attente, et en bonne santé.

Mais me voilà enceinte pour la deuxième et très probablement dernière fois (j'y reviendrai peut-être) et les dés sont relancés.
De mon côté, être la maman de l'hippocampe m'a réconciliée avec l'idée d'être maman de deux garçons. Mon modèle de fratrie me donne en outre l'espoir que la complicité sera plus forte entre deux frères que dans une fratrie mixte. Je pense pouvoir dire sans mentir que je serai heureuse quoi qu'il arrive.
Du côté de Glenn, c'est plus compliqué. La question le préoccupe depuis le début. Il essaie de se préparer à faire le deuil de cette petite fille rêvée. J'avoue que c'est quelque chose que j'appréhende, mais je sais qu'il me faudra faire preuve de compréhension sans le culpabiliser de ce qu'il ressentira.

Et l'hippocampe dans tout ça ?
Je lui ai demandé une fois s'il voulait plutôt un petit frère ou une petite sœur. Il m'a répondu sans hésiter : "Une sœur !" Avant de préciser : "Une petite fille."

Le suspense prendra bientôt fin.
Mais je ne vous cache pas qu'en ces temps de pandémie, où je vais devoir me rendre seule à l'échographie, j'espère surtout très fort que tous les voyants seront au vert...

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Naissance d'une axolotl (partie 2)

Vacances à trois

Coup de théâtre