Pourquoi ce sera sans doute ma dernière grossesse

Avant d'entamer cet article, je tiens à dire que je suis tout à fait consciente du fait que l'on ne peut pas savoir de quoi l'avenir sera fait. Qui saurait quel drame ou quel grand bonheur pourrait me faire changer d'avis ? Même si on a une idée à présent de ce que serait notre famille "complète", je connais la fragilité de nos projections. Cet article ne rendra donc compte que de notre état d'esprit, à Glenn et moi, à l'heure actuelle, alors que j'ai entamé la seconde moitié de cette deuxième grossesse.


Je l'ai déjà évoqué, je viens d'une famille de trois filles. Quand j'étais jeune, je m'imaginais volontiers avec trois voire quatre enfants. Glenn, lui, qui vient d'une fratrie de deux, était plus raisonnable : deux ou trois lui suffisaient. Le nombre de trois faisait donc consensus... sur le papier.

Car il y a le fantasme et la réalité. Et aujourd'hui je peux égrener plusieurs raisons qui m'amènent à penser que deux enfants me contenteront amplement. Les voici, plus ou moins classées du plus accessoire au plus profond.

La dimension matérielle et économique
Notre maison comporte quatre chambres. Une pour nous, un bureau, une pour l'hippocampe. Il reste donc une chambre libre pour l'axolotl (qui pour l'heure nous sert de pièce de change/débarras...), et c'est tout. En outre, il s'agit de petites pièces, ce qui rendrait compliqué d'installer deux enfants dans la même chambre. Il y a bien les combles aménageables, mais il ne faut pas se leurrer, nous ne sommes pas près de réunir les fonds pour nous y attaquer (sans parler de la difficulté des permis de construire dans notre zone protégée). Ajoutons à cela la voiture qu'il faudrait nécessairement changer, mais j'admets que cela ne compte qu'à moitié puisque je pense qu'on sera déjà juste avec deux enfants (d'autant plus avec mon rêve d'avoir bientôt un chien...).

La dimension écologique
Certains choisissent de ne pas avoir d'enfant par conviction écologique. Je n'aurais pas pu faire ce choix. Néanmoins, je suis consciente du fait que deux enfants signifient la reproduction à l'identique : deux individus qui donnent deux individus, la population se maintient. En revanche, trois enfants entraînent une croissance de la population dont on peut douter qu'elle soit nécessaire au vu de l'état du monde... Bien sûr, cet argument ne reflète qu'un point de vue personnel et je ne jette certainement pas la pierre aux parents de trois enfants ou plus. Du reste, si l'envie était là, je ne suis pas sûre que ma conscience écologique suffirait à m'arrêter !

Le premier trimestre de grossesse
Pour l'hippocampe, mon entourage se voulait rassurant : ce ne sera peut-être pas toujours comme ça, une grossesse n'est pas l'autre... Mais quand la situation se répète, on est beaucoup moins encline à croire ces arguments faciles. Je suis peut-être une petite nature. Je me suis parfois posé sérieusement la question. Il semblerait surtout que j'aie la malchance de faire partie de celles qui souffrent de sévères nausées - et le moins que l'on puisse dire, c'est que je le vis mal. L'idée de repasser un jour par cet état physique et mental me démoralise réellement (même si j'apprécie bien plus la suite de la grossesse). Glenn n'en pense pas moins, lui qui pendant ce temps doit gérer la maisonnée en quasi solo.

L'intensité de la petite enfance
C'est une sacrée aventure dans laquelle on s'embarque quand on devient parents, non ? Personnellement, je garde un souvenir un peu mitigé des premiers mois de l'hippocampe. Je suis nostalgique de certains aspects et en même temps je me rappelle comme j'ai trouvé cette période difficile.
Encore aujourd'hui, bien que les difficultés ne soient plus les mêmes, Glenn et moi oscillons souvent entre ces deux sentiments : l'émerveillement de voir grandir notre fils et, surtout en fin de journée, une bonne grosse fatigue qui nous laisse à genoux...
C'est exigeant de s'occuper d'un jeune enfant. Peut-être en particulier avec les valeurs et les principes qui nous animent. À bientôt deux ans et demi, l'hippocampe joue encore très peu seul et nous sollicite beaucoup. Quand la sieste saute, la journée paraît très longue...
Je ne vous cache pas une certaine anxiété, de ce fait, à bientôt devoir composer avec les besoins de deux enfants d'âge différent, alors que l'hippocampe me paraît encore bien petit. Pour certains, cela semble au contraire plus facile, grâce à l'expérience, au lâcher prise, à l'autonomie (relative) de l'aîné... On verra bien ce qu'il en sera pour nous. Reste que je crois, à l'heure actuelle, qu'être des parents corrects (aux yeux de qui, c'est une autre question...) pour deux enfants constitue déjà un beau défi.
Par ailleurs, je pense que nous serons heureux, dans quelques années, quand tout ce tourbillon de la petite enfance sera derrière nous, de pouvoir nous consacrer à d'autres projets, personnels et familiaux. Je ne dis pas que tout doit être reporté quand un nouveau bébé survient dans une famille mais, à mes yeux, la situation devient quand même plus simple quand les enfants grandissent.

Et en bonus...
À tous ces arguments, Glenn en ajoute un de taille : la plupart des jeux de plateau qu'il affectionne (et qu'il a hâte de partager avec ses enfants...) se jouent à quatre ! Oui, oui, c'est un vrai argument selon lui, peut-être même celui qui compte le plus...

Voilà, rien de gravé dans le marbre non plus (je ne m'imagine pas, notamment, recourir à une contraception définitive suite à la naissance de l'axolotl), mais c'est pour le moment notre ressenti. Nous verrons par la suite ce qu'il en est...

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