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Affichage des articles du avril, 2018

Les mauvaises habitudes

Dès la naissance de l'hippocampe, alors que pointait le spectre du baby-blues, j'ai été envahie par une conviction aussi absurde, sans doute, qu'anxiogène et culpabilisatrice : celle que mon bébé était venu à moi dans un état de perfection que je ne saurais jamais qu'altérer. Pour peu que je lui propose le sein trop souvent, ou que je n'arrive pas à décoder ses signaux de fatigue, j'allais le dérégler irrémédiablement. Pire, j'allais lui donner de mauvaises habitudes . C'est une expression que l'on entend souvent, lorsque l'on est parent. D'ailleurs, cette crainte ne m'a jamais tout à fait quittée, même une fois que j'ai commencé à aller mieux. Il faut dire que la société, relayée bien souvent par l'entourage plus ou moins proche, n'aide pas à rester serein avec des choix parfois à contre-courant de ce qui reste une vision majoritaire de l'éducation. Pour le nourrisson, cela consiste à l'encourager à l'ind

Premiers anniversaires

Aujourd'hui, cela fait un an tout pile qu'un petit bâtonnet de plastique m'a appris l'existence, quelque part tout au creux de moi, de celui qu'on allait appeler l'hippocampe.

Le temps de la séparation

Cette semaine, j'ai retrouvé le chemin du travail. J'ai retrouvé mon train du matin et du soir, mes stations de métro. J'ai retrouvé ma bibliothèque, mes collègues, les lecteurs et les livres, le bip de la douchette qui scanne les codes-barres, les gestes répétitifs et les projets en cours, les discussions dans la cuisine. J'ai retrouvé mes marques à une vitesse que je n'imaginais pas, comme si je n'avais fait que partir en vacances, comme si rien n'avait vraiment changé en cinq mois. Comme si j'avais remonté le temps, aussi.

Petit à petit...

On dit aux jeunes parents de profiter, que le temps passe vite. La vérité, c'est que l'écoulement du temps se ressent comme bien souvent à deux niveaux très différents : on peut trouver si longue la journée en tête-à-tête avec son nourrisson... Si longues et si nombreuses les semaines passées sans une seule nuit complète de sommeil... Si longue l'attente du jour où - le jour où il saura attraper, le jour où il rira pour de vrai, le jour où il marchera, le jour où il parlera... Et puis un jour, on regarde les photos de la naissance, ou bien on croise un tout petit bébé, et ce que les autres ne cessent de nous répéter nous revient en pleine face : comme il a grandi ! Et comme, finalement, c'est passé vite...

Être maman d'un nourrisson

C'est voir ses nuits entrecoupées, hachurées, voire hachées menues. C'est se réveiller au moindre petit bruit, tâtonner pour allumer la veilleuse, pendant que l'autre occupant du lit parental continue de ronfler.

Une question d'équilibre

Je l'ai déjà raconté , Glenn et moi avons eu envie d'avoir un enfant ensemble de longs mois avant l'arrivée de l'hippocampe dans notre vie. Cela n'a pas été une période facile. La patience n'est pas mon fort, j'ai du mal à supporter l'incertitude, et j'ai connu de nombreux moments de déprime. Pour autant, nous n'étions pas totalement malheureux. Nous n'avons jamais pensé que notre existence était vide sans enfant. Il y avait un manque dans nos cœurs, un creux dans nos projets d'avenir. Mais au quotidien, nous continuions d'être amoureux, d'avoir des passions, des loisirs. Nous n'avions même jamais assez de temps pour faire tout ce que nous avions envie de faire... Et puis l'hippocampe a débarqué sur terre. Il a fallu lui trouver une place entre nous deux. Il a fallu lui donner de ce temps dont nous n'avions jamais assez. Forcément, notre vie a changé. Forcément, il y a des choses que l'on ne fait plus, ou que l&