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Affichage des articles du août, 2020

Remous

Je me rêvais maman plus sereine pour cette seconde maternité. Pour le moment, les évènements ne m'ont pas donné tort : m'occuper de l'axolotl ne génère pas des angoisses démesurées comme celles que j'ai pu connaître avec l'hippocampe. J'ai retrouvé sans difficulté les gestes que demande un nouveau-né. Bien sûr, je me pose toujours des questions, mais j'ai en moi des ressources plus solides. Et l'axolotl semble se porter bien : elle est très bruyante quand elle dort, elle donne l'impression de beaucoup râler, mais elle ne pleure pas tant que ça (et heureusement car elle maîtrise un cri suraigu de banshee, à vous briser les vitres !). Son allaitement a démarré très facilement, aidé sans doute par l'entretien de l'hippocampe. Bref, de ce côté-là, a priori, tout va bien... J'avais juste oublié un détail : être maman d'un deuxième enfant, c'est aussi être maman de deux enfants. Et c'est là que le bât blesse. J'ai compté sur la

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L'axolotl est née juste deux jours après mon dernier article. Je reviendrai bien sûr sur cet événement intense, douloureux, magnifique. Mais une question s'impose à moi aujourd'hui : ai-je savouré assez ? Je ne sais pas. J'ai tout fait pour, je crois. Mais le temps nous glisse inexorablement entre les doigts, et tant de moments précieux appartiennent déjà au passé, se teintent presque de l'irréalité des rêves. Je suis de celles qui se traînent un cœur lourd à la fin des vacances, au retour des voyages. Là, c'est un voyage de presque neuf mois qui vient de s'achever. En pleine descente hormonale, j'imagine qu'il est normal que cela me remue. Sortie précocement de la maternité, je nage en pleine ambivalence. Je suis heureuse de voir ma famille réunie. Mon hippocampe m'a tellement manqué... Mais je regrette aussi un peu cette lune de miel avec mon axolotl, quand je n'avais à m'occuper que d'elle. Je suis maman de deux enfants, à présent,

Encore un peu savourer

Je voudrais encore un peu savourer d'être la maman d'un seul enfant. De pouvoir accourir auprès de mon hippocampe chaque fois qu'il en a besoin, sans arrière-pensée. De ne me consacrer qu'à lui, avec pour seul obstacle la fatigue. De ne pas savoir encore ce que ça fait, de devoir se couper en deux. Je voudrais encore un peu savourer ces longs endormissements à mes côtés, qui me pèsent parfois mais qui m'inondent aussi de tendresse - ces paupières délicates enfin closes, cette petite bouche aux lèvres bien ourlées, ce souffle paisible tout contre moi. Je voudrais encore un peu savourer nos journées à trois, ce trio qui a trouvé son équilibre. Deux parents, un bambin, c'est quand même relativement confortable - même si certaines journées nous en feraient douter. Je voudrais encore un peu savourer ces petits pieds que je sens rouler sous ma peau tendue, ces mouvements indescriptibles, parfois douloureux, mais toujours émouvants. Je voudrais encore un peu savourer c