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Vacances à trois

Le temps file, comme toujours, et plus de la moitié de l’année scolaire s’est déjà écoulée. Mon envie d’écrire ici ne s’est pas tarie. Les mots s’agencent dans ma tête, sous la douche ou sur le trajet entre ma station de métro et le collège. Mais les poser sur l’écran me demande une disponibilité toujours compliquée à trouver dans un quotidien bien rempli. Et pourtant, je sors tout juste d’une période de vacances… Les vacances, c’est précisément le sujet que j’avais envie d’évoquer aujourd’hui. Je n’ai jamais caché qu’elles ont pesé un poids considérable dans ma décision de me reconvertir. Pourtant, je dois avouer qu’elles m’ont aussi longtemps fait peur. Il faut dire que la grâce du Covid et du 100 % télétravail m’ont évité les vacances en solo pendant une période miraculeusement longue : Glenn n’a repris en présentiel qu’à la rentrée de septembre 2021 – et encore, seulement trois jours par semaine. Avant les vacances d’automne 2021, je n’avais donc encore jamais eu à gérer mes de

Reconversion : bilan un an après

 Alors que la rentrée se profile (j'ai effectué ma pré-rentrée mais pas encore de journée dans le CDI de l'établissement), je me suis dit qu’il était peut-être temps de dresser ici un petit bilan de cette (nouvelle…) reconversion. Le processus n’est à vrai dire pas totalement terminé : en effet, bien que toutes mes évaluations aient été positives, je ne totalise pas assez de jours de stage en raison de mon congé maternité en début d’année dernière. Mon stage a donc été renouvelé jusqu’en décembre (quant à ce que je deviendrai après… je l’ignore : bienvenue dans les rouages administratifs complexes de l’Éducation Nationale). Alors, qu’a donné cette première année de stage ? Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle a été intense . Mener de front ce stage et notre première année à quatre, c’était un challenge (et comme si ça ne suffisait pas j’y ai ajouté la promotion de mon premier roman, j’avais peur de m’ennuyer, vous comprenez ?). Cependant, les circonstances particulière

Ambivalence

Quand je pense au premier trimestre de grossesse, à l'horreur de vomir partout, à tous moments, à l'état de faiblesse physique et de mal-être psychologique...   Quand je pense à la plénitude de mon ventre arrondi et à la sensation indescriptible de ces petits mouvements au creux de moi... ~ Quand je pense à la beauté violente de la première rencontre, à ce moment d'une intensité inouïe dans la vie d'une femme, et quand je lis des témoignages avec émotion et, parfois, toujours, une pointe d'envie...   Quand je songe au caractère toujours imprévisible d'une naissance, quand je repense aux nombreux obstacles pour vivre ce moment comme je l'entendais, quand je me rappelle les émotions négatives qui m'ont envahie, quand je réalise que non, tenter un troisième accouchement dans l'espoir de guérir les blessures laissées par les deux premiers ne serait PAS une bonne idée.   ~ Quand je me réjouis de laisser derrière moi le premier trimestre de mon bébé, cet â

Histoire d'un co-allaitement

Vous commencez à le savoir si vous me lisez depuis longtemps : s'agissant de l'allaitement, je n'ai pas planifié grand-chose. D'abord partie pour allaiter l'hippocampe, si possible, "jusqu'à la reprise du travail à trois mois, et puis on verra", je me suis surprise à décider de tirer mon lait pour prolonger "au moins jusqu'à six mois et on verra", puis " jusqu'à un an et on verra ", puis " jusqu'à deux ans et on verra "... Bon, ben on a vu : l'hippocampe a trois ans et trois mois et il tète encore.     Mais je ne m'étais pas du tout projetée dans un allaitement long dès le début . En réalité, j'ai suivi (avec le soutien de mon mari) deux principes de base, qui nous ont menés là : 1) Tant que ça fait du bien au bébé/bambin/à l'enfant ET à la maman... On continue. Peut aussi se décliner en : Tant que son besoin est plus intense que mon inconfort, je continue (mais à vrai dire j'ai rarement res

Ce n’est pas parce que c’est un deuxième que tout est plus facile

C’est quelque chose qu’on entend souvent, me semble-t-il : c’est un deuxième, c’est plus facile. Les parents sont supposés être plus confiants et sereins. Les premières semaines de la vie d’un bébé, parfois si rudes à traverser pour un couple qui accueille son premier enfant, seraient ainsi plus paisibles. Alors, vrai ou faux ? L’axolotl a aujourd’hui cinq mois (et nous jetterons un voile pudique sur le fait que j’ai commencé cet article quand elle en avait trois et demi), j’ai donc un peu de recul. Et je dirais qu’en ce qui nous concerne la vérité se situe entre les deux. C’est vrai, nous avions l’expérience de notre premier enfant. Cela fait une grande différence sur les gestes de soin : changer les couches, enfiler de minuscules vêtements, rien de tout cela ne m’a fait peur. Je suis même capable de donner un bain seule à l’axolotl, quand nous étions systématiquement deux pour l’hippocampe (ce qui ne l’a pas empêché de boire la tasse pour son deuxième bain à la maison…). Je n’ai

Naissance d'une axolotl (partie 2)

 La première partie de mon récit s'arrêtait vers 4h du matin, alors que j'attendais avec impatience d'échapper à la position imposée par le monitoring... À son retour, la sage-femme m'apprend hélas qu'il n'est pas question d'arrêter le monitoring : il y a trop de ralentissements ou de pertes de signal. Je vais devoir le garder jusqu'à la fin. Elle accepte néanmoins que je ne reste pas allongée et on cherche donc la position qui conciliera le mieux les contraintes du monitoring et mes besoins. Ce sera debout, de nouveau suspendue à Glenn, et appuyée au lit pour me reposer entre chaque contraction. J'ai chaud, très chaud, et je réclame souvent des gants mouillés d'eau froide pour ma nuque et mon front. Changement de garde : la sage-femme de jour se présente, tout aussi gentille et encourageante. Elle a lu d'emblée notre projet de naissance, ce qui nous met en confiance. Mon col est dilaté à 7. J'ai l'impression d'avoir t

Naissance d'une axolotl (partie 1)

Voilà longtemps que cet article hante mes brouillons... L'axolotl a trois mois aujourd'hui : il est temps de vous livrer enfin sa naissance, comme promis.   Mardi 4 août , un peu plus de deux semaines avant la DPA, je passe la journée chez mes parents avec l'hippocampe et ma sœur. Sortie piscine et cueillette sont au programme. Je me sens en forme, même si depuis quelques jours j'ai parfois des épisodes de contractions non douloureuses. J'insiste néanmoins pour organiser une séance photo avec ma sœur. Je souhaite immortaliser encore une fois mon beau ventre rond. Ce soir-là, je murmure à l'axolotl : c'est bon, on est prêtes, tu peux venir quand tu veux. Le moins qu'on puisse dire, c'est que la coquine m'a prise au mot. Mercredi 5 août, minuit et demi . J'ai beaucoup de mal à m'endormir, comme souvent en cette fin de grossesse. Les pleurs de l'hippocampe me sortent de la somnolence dans laquelle je me suis enfin plongée. Je me lève pén