Histoire d'un allaitement - la reprise du travail

Au tout début, je croyais que mon allaitement prendrait forcément fin à ma reprise du travail, donc au bout de trois mois et demi au maximum. Tirer mon lait au travail ne me paraissait en effet pas envisageable, faute notamment de disposer d'un espace personnel : je partage un bureau en partie vitré avec cinq collègues... Et il fallait ajouter à cela mes heures de transports quotidiennes.

 En dépit des réserves que j'ai pu évoquer quant à ses conseils, la sage-femme qui donnait les cours de préparation à l'accouchement que j'ai suivis a au moins eu le mérite de semer dans mon esprit la première graine de l'idée d'un allaitement long : elle m'a soutenu que je pourrais maintenir deux tétées, le matin et le soir (elle n'a bien sûr pas évoqué la nuit, puisque selon elle un bébé de deux mois dort la nuit !), et que le reste du temps mon bébé pourrait boire du lait en poudre chez la nounou.
À l'approche de ma reprise, je me suis rendu compte que je n'avais pas du tout envie de sevrer l'hippocampe alors que cela se passait si bien...

Le concept d'allaitement mixte a fait son chemin dans mon esprit et je me suis renseignée sur le site de la Leche League, une nouvelle fois, mais aussi sur le blog de Lactissima consacré à la question de l'allaitement malgré la reprise du travail. J'ai compris que le tirage ne concernait pas que les mères qui souhaitaient continuer de fournir tout le lait nécessaire à leur enfant (objectif inatteignable avec mes diverses contraintes), mais qu'il pouvait plus simplement aider à préserver la lactation.

Et c'est ainsi que je me suis retrouvée à demander une ordonnance puis à louer un tire-lait sur le site de Grandir Nature, avant d'écrire à ma chef et à ma directrice pour leur parler de mon projet. Une solution a été trouvée pour moi : m'enfermer dans la réserve. Selon les cas, l'employeur peut accorder une heure, rémunérée ou non ; en ce qui me concerne, j'avoue que je n'ai pas cherché aussi loin, et j'ai pris le parti de consacrer à cette étrange activité une partie de ma pause déjeuner, heureusement longue.

Mon nouvel ami, Ardo de Calypso de son petit nom, m'a donc accompagnée dès le premier jour de retour au travail, avec sa petite glacière, ses pains de glace, tout le nécessaire. Je lui consacre de 20 à 30 minutes par jour, installation et mise au frigo comprises. Ce n'est pas toujours évident d'amputer ma pause ainsi, mais dans l'ensemble je suis heureuse de garder ce temps pour mon bébé au milieu d'une journée remplie d'autres préoccupations. Le plus pénible, finalement, c'est la vaisselle tous les soirs et le remontage du kit le matin... Mais pour ce dernier point, c'est Glenn qui s'en charge, ce qui m'aide beaucoup.

Au départ, mon objectif était seulement d'entretenir ma lactation et de recueillir assez de lait pour que Glenn n'ait pas besoin de donner du lait en poudre le samedi. Cependant, on s'est vite aperçus que je produisais plus que nécessaire. Je me suis donc mise à fournir un biberon de lait maternel (90 ml) par jour à ma nounou (qui, grande chance, ne fait pas partie des assistantes maternelles qui refusent le lait maternel). Cela m'a permis de réduire le nombre de biberons de lait en poudre à, en gros, 8 par semaine. En ce moment, c'est même encore moins car, en plus du lait frais, on a du stock congelé à écouler (le lait maternel se conservant quatre mois au congélateur).

Et l'hippocampe dans tout ça ? Passer d'un lait à l'autre ne paraît pas lui poser problème, pas plus que de passer du biberon au sein. En revanche, on peut supposer que cette organisation ne l'aide pas à "faire ses nuits" : il ne boit pas tant que ça chez la nounou, surtout en comparaison d'un bébé non allaité, et a donc encore besoin de tétées nutritives la nuit pour obtenir sa ration de lait quotidienne ! À vrai dire, cela ne me dérange pas tant que cela. Quand tout se passe bien, je me rendors vite et lui aussi. Certaines nuits sont plus dures que d'autres, bien sûr, mais ce n'est pas toujours la faute de l'allaitement, loin de là !

Une seule question semble devoir se poser, désormais : jusqu'à quand ?

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