Le temps qui court, court...
J'ai
toujours été du genre à multiplier les projets. Le genre à essayer de
caser trop de choses dans une seule journée, aussi.
Ça m'a valu des problèmes de santé au lycée : je ne dormais plus assez car je ne voulais pas renoncer à mes loisirs, mes passions, au profit de l'aberrant volume de travail exigé en 1ère S (mais, bien sûr, il était tout aussi inenvisageable de laisser tomber les devoirs...). Trop souvent, je pense, ma vie a consisté à chercher un équilibre intenable. Je suis devenue experte dans l'art de profiter des petits espaces de temps disponibles : écrire dans le train, lire en marchant (si, si, tant qu'il ne pleut pas) ou en mangeant (oups pour la pleine conscience)... Ce billet, je commence à le rédiger en attendant le début d'une réunion, je le continue en attendant une correspondance... - il y a tellement longtemps que je n'ai pas posté ici.
Évidemment, ma situation ne s'est pas le moins du monde arrangée avec l'arrivée de l'hippocampe. Pendant tout mon congé maternité, ou presque, j'ai connu le paradoxe de rester chez moi en ayant le temps de rien. J'exagère un peu : j'ai trié les photos des premiers mois de vie de mon bébé, un petit paquet tout chaud lové sur ma poitrine. Et puis j'ai repris le travail dans un rythme effréné qui me laissait paradoxalement "du temps pour moi" : le temps des transports, essentiellement, pour lire, écrire... (par contre, le tri des photos en a pris un coup !)
Sauf qu'on ne va pas se mentir : ce temps ne suffit pas, et ne suffira jamais, pour tout ce que je voudrais y caser. Voyons un peu à quoi je consacre mon temps perso en ce moment :
- je participe à un atelier d'écriture à distance, offert partiellement par ma famille à mon dernier anniversaire
- je réécris un roman (projet un peu urgent, un éditeur pourrait être intéressé... mais rien de sûr, surtout si mes corrections ne conviennent pas)
- je lis, beaucoup pour mon travail, peu mes livres à moi (hélas, vu l'état de ma pile à lire)
- je suis un MOOC sur un sujet qui m'intéresse
- je participe sur un forum d'écriture où j'ai un rôle de modération
- je participe sur un forum lié à la maternité, qui me fait du bien
- je lis et commente une poignée de blogs
...
C'est trop, j'en conviens, mais je ne vois pas à quoi renoncer. En fin de compte je crois bien que j'essaie de faire rentrer toute ma vie d'avant dans environ deux heures de temps quotidiennes (et encore, car il y a longtemps que je n'ai pas pu jouer à un jeu vidéo, et ça me manque !).
Et à la maison, comment ça se passe ? En semaine, c'est une course perpétuelle. Glenn et moi avons notre routine, à présent, mais cette mécanique bien huilée tolère mal la moindre perturbation. Nous sommes contents de nous retrouver pendant 20 minutes, les bons jours, ceux où tout roule bien...
Et le weekend ? Dans notre cas, il se réduit à un jour, le dimanche. Avec toutes les corvées laissées de côté pendant la semaine, parce que pas le temps ni le courage. C'est vous dire l'éclate ! Parfois, on voit des amis ou de la famille, mais passer du temps de qualité à trois nous est plus difficile. Ça arrive, heureusement, mais notre journée commune se résume encore trop souvent à un éternel passage de relai (occupe-toi de l'hippocampe pendant que je fais ci, et je m'en occuperai pendant que tu feras ça).
Il reste le samedi pour Glenn, le lundi pour moi. Dans l'idéal, ce serait justement le moment de nous acquitter de nos tâches ménagères pour libérer ce dimanche si précieux. Mais, comment dire ? Je ne sais pas comment font les autres. Je ne sais pas si l'hippocampe est particulièrement demandeur d'attention, ou si c'est nous, parents noobs primipares, qui sommes particulièrement peu dégourdis. Le fait est qu'on galère à faire autre chose que s'occuper de l'hippocampe quand on est seuls avec lui. Glenn a passé UNE FOIS l'aspirateur en le gardant dans le porte-bébé. Quant à moi, j'ai l'impression de dépenser une énergie folle pour a) faire ce que je voulais faire à moitié, b) le faire mal, c) culpabiliser de ne pas bien m'occuper de mon fils. Parfois les astres s'alignent, mais c'est rare... Alors j'essaie de lâcher-prise et, pour les gros trucs, je fais venir ma sœur, ou ma mère, ou les deux. C'est une sacrée chance d'avoir de la famille disponible et désireuse d'aider à proximité, j'en ai conscience - mais ça ne m'empêche pas de culpabiliser de ne pas m'en sortir toute seule, comme une "vraie" mère devrait le faire... non ?
Pas d'inquiétude, je ne suis pas en burn-out. Je suis un peu fatiguée, c'est évident, mais je ne suis ni stressée ni malheureuse en permanence. Et je n'oublie pas de profiter à fond de l'hippocampe, qui grandit si vite. Néanmoins j'ai conscience de tirer sur la corde. Conscience que Glenn et moi jouons un jeu d'équilibristes qui ne pourra pas durer éternellement. Conscience qu'avec un second bébé (même si pas encore à l'ordre du jour), il faudra rebattre les cartes et trouver une nouvelle organisation. Ce ne sera plus possible, tout simplement.
Le gros du problème, selon nous deux : je rentre tard ET je travaille le samedi. Alors même si j'aime beaucoup ma bibliothèque, je cherche des solutions pour le long terme. On verra ce que ça donne...
Bref, j'ai du mal à trouver le temps. Et vous, vous faites comment ?
Ça m'a valu des problèmes de santé au lycée : je ne dormais plus assez car je ne voulais pas renoncer à mes loisirs, mes passions, au profit de l'aberrant volume de travail exigé en 1ère S (mais, bien sûr, il était tout aussi inenvisageable de laisser tomber les devoirs...). Trop souvent, je pense, ma vie a consisté à chercher un équilibre intenable. Je suis devenue experte dans l'art de profiter des petits espaces de temps disponibles : écrire dans le train, lire en marchant (si, si, tant qu'il ne pleut pas) ou en mangeant (oups pour la pleine conscience)... Ce billet, je commence à le rédiger en attendant le début d'une réunion, je le continue en attendant une correspondance... - il y a tellement longtemps que je n'ai pas posté ici.
Évidemment, ma situation ne s'est pas le moins du monde arrangée avec l'arrivée de l'hippocampe. Pendant tout mon congé maternité, ou presque, j'ai connu le paradoxe de rester chez moi en ayant le temps de rien. J'exagère un peu : j'ai trié les photos des premiers mois de vie de mon bébé, un petit paquet tout chaud lové sur ma poitrine. Et puis j'ai repris le travail dans un rythme effréné qui me laissait paradoxalement "du temps pour moi" : le temps des transports, essentiellement, pour lire, écrire... (par contre, le tri des photos en a pris un coup !)
Sauf qu'on ne va pas se mentir : ce temps ne suffit pas, et ne suffira jamais, pour tout ce que je voudrais y caser. Voyons un peu à quoi je consacre mon temps perso en ce moment :
- je participe à un atelier d'écriture à distance, offert partiellement par ma famille à mon dernier anniversaire
- je réécris un roman (projet un peu urgent, un éditeur pourrait être intéressé... mais rien de sûr, surtout si mes corrections ne conviennent pas)
- je lis, beaucoup pour mon travail, peu mes livres à moi (hélas, vu l'état de ma pile à lire)
- je suis un MOOC sur un sujet qui m'intéresse
- je participe sur un forum d'écriture où j'ai un rôle de modération
- je participe sur un forum lié à la maternité, qui me fait du bien
- je lis et commente une poignée de blogs
...
C'est trop, j'en conviens, mais je ne vois pas à quoi renoncer. En fin de compte je crois bien que j'essaie de faire rentrer toute ma vie d'avant dans environ deux heures de temps quotidiennes (et encore, car il y a longtemps que je n'ai pas pu jouer à un jeu vidéo, et ça me manque !).
Et à la maison, comment ça se passe ? En semaine, c'est une course perpétuelle. Glenn et moi avons notre routine, à présent, mais cette mécanique bien huilée tolère mal la moindre perturbation. Nous sommes contents de nous retrouver pendant 20 minutes, les bons jours, ceux où tout roule bien...
Et le weekend ? Dans notre cas, il se réduit à un jour, le dimanche. Avec toutes les corvées laissées de côté pendant la semaine, parce que pas le temps ni le courage. C'est vous dire l'éclate ! Parfois, on voit des amis ou de la famille, mais passer du temps de qualité à trois nous est plus difficile. Ça arrive, heureusement, mais notre journée commune se résume encore trop souvent à un éternel passage de relai (occupe-toi de l'hippocampe pendant que je fais ci, et je m'en occuperai pendant que tu feras ça).
Il reste le samedi pour Glenn, le lundi pour moi. Dans l'idéal, ce serait justement le moment de nous acquitter de nos tâches ménagères pour libérer ce dimanche si précieux. Mais, comment dire ? Je ne sais pas comment font les autres. Je ne sais pas si l'hippocampe est particulièrement demandeur d'attention, ou si c'est nous, parents noobs primipares, qui sommes particulièrement peu dégourdis. Le fait est qu'on galère à faire autre chose que s'occuper de l'hippocampe quand on est seuls avec lui. Glenn a passé UNE FOIS l'aspirateur en le gardant dans le porte-bébé. Quant à moi, j'ai l'impression de dépenser une énergie folle pour a) faire ce que je voulais faire à moitié, b) le faire mal, c) culpabiliser de ne pas bien m'occuper de mon fils. Parfois les astres s'alignent, mais c'est rare... Alors j'essaie de lâcher-prise et, pour les gros trucs, je fais venir ma sœur, ou ma mère, ou les deux. C'est une sacrée chance d'avoir de la famille disponible et désireuse d'aider à proximité, j'en ai conscience - mais ça ne m'empêche pas de culpabiliser de ne pas m'en sortir toute seule, comme une "vraie" mère devrait le faire... non ?
Pas d'inquiétude, je ne suis pas en burn-out. Je suis un peu fatiguée, c'est évident, mais je ne suis ni stressée ni malheureuse en permanence. Et je n'oublie pas de profiter à fond de l'hippocampe, qui grandit si vite. Néanmoins j'ai conscience de tirer sur la corde. Conscience que Glenn et moi jouons un jeu d'équilibristes qui ne pourra pas durer éternellement. Conscience qu'avec un second bébé (même si pas encore à l'ordre du jour), il faudra rebattre les cartes et trouver une nouvelle organisation. Ce ne sera plus possible, tout simplement.
Le gros du problème, selon nous deux : je rentre tard ET je travaille le samedi. Alors même si j'aime beaucoup ma bibliothèque, je cherche des solutions pour le long terme. On verra ce que ça donne...
Bref, j'ai du mal à trouver le temps. Et vous, vous faites comment ?
Ici j'ai conscience d'avoir énormément de chance entre un temps partiel et une femme de ménage pour m'aider (en revanche pas l'ombre d'une famille à la ronde)... C'est normal que tu sois débordée dans ta situation. Après je pense qu'il n'y a pas de mauvais modèle... La question est de savoir si ce modèle te rend heureuse et quelles autres options seraient possibles (parce que je sais aussi que malheureusement on a pas toujours le choix).
RépondreSupprimerMerci pour ton commentaire !
SupprimerC'est vrai qu'avoir quelqu'un pour le ménage doit bien aider. Financièrement ce n'est pas envisageable pour le moment pour nous, mais je rêverais d'une maison propre et rangée en un claquement de doigts ! Ça et la téléportation, ça m'aiderait bien ;)
Depuis la rédaction de cet article une opportunité de changement de travail s'est présentée, mais l'affaire reste à suivre...