Allaiter un nourrisson, allaiter un bambin

Mes anciens articles en témoignent : je n'avais aucune idée de la durée de mon allaitement dans mes débuts de maman. J'ai visé ma reprise, puis 6 mois, puis peut-être 12, puis... Je ne savais plus, je n'avais d'ailleurs plus envie de me fixer une échéance. Et voilà comment je me retrouve aujourd'hui avec un petit garçon de 20 mois, toujours allaité à la demande.


C'est une situation que je vis bien, que nous vivons bien puisque je considère toujours Glenn comme partie prenante de cette expérience. Je ne sais toujours pas où je vais. Je crains un peu de passer un jour un seuil psychologique au-delà duquel je me sentirais mal à l'aise, mais pour le moment j'ai décidé de faire mien le discours d'une autre maman allaitante : tant que son besoin est supérieur à mon inconfort, je ne vois pas de raison d'arrêter. Et pour être franche, pour le moment mon inconfort reste très limité. En fait, dans la plupart des cas, allaiter un bambin est bien plus simple que d'allaiter un nourrisson.
Cela m'a donné envie de dresser un petit tableau comparatif, basé bien sûr pour l'essentiel sur ma propre expérience, donc hautement subjectif !

La position
Avec un nourrisson : les débuts sont souvent compliqués. Il faut soutenir la tête, veiller à la bonne ouverture de la bouche. On s'aide souvent d'une armada de coussins (d'allaitement mais pas seulement), pour caler sous le bébé, sous les bras de la maman, dans son dos. Même la nuit, je me relevais pour allaiter en madone, en piquant du nez sur le crâne duveteux de mon tout-petit. Bien sûr, des mamans sont bien plus à l'aise, notamment pour allaiter couchées sur le côté, mais pour ma part j'ai globalement le souvenir de beaucoup d'inconfort.
Avec un bambin : il se tient tout seul ! Parfois, c'est quand même un peu acrobatique : autour de ses 12 mois, l'hippocampe aimait beaucoup faire sa gym en tétant. Face à moi, il s'appuyait sur ses mains pour lever les fesses, au grand étonnement des spectateurs : "Mais il tète, là ?!" Aujourd'hui, il se montre plus posé et la mise au sein est d'une extrême simplicité : je déballe, il s'installe. Quant aux tétées de nuit, il y a longtemps que je les donne couchée sur le dos, l'hippocampe sur mon ventre. Beaucoup plus reposant.

La fréquence des tétées
Avec un nourrisson : c'est assez variable mais, selon la LLL, un nouveau-né allaité à la demande tète en moyenne 8 à 12 fois par 24h. C'était le cas de l'hippocampe. Par ailleurs se pose évidemment la question des tétées de nuit. Pour le coup, de l'hippocampe a mis du temps à espacer ses réveils... Nourrisson, il se réveillait facilement 3 ou 4 fois par nuit.
Avec un bambin : là encore, c'est très variable... Pas seulement entre bambins mais, pour un même bambin, d'une journée à l'autre. Bien sûr, l'enjeu n'est plus essentiellement nutritif (ce qui m'inspire un autre point de comparaison, j'y reviendrai !), mais l'enfant y puise autre chose et, selon les périodes, va plus ou moins y recourir. Stimulé, entouré, l'hippocampe peut facilement oublier de téter. Pour la nuit, des bambins de son âge, toujours allaités, font des nuits complètes. Ce n'est pas son cas (bon, ça lui est arrivé deux fois, mais tant que je connaîtrai ce nombre précisément, on est d'accord que ce ne pourra pas être considéré comme la norme...). Néanmoins, la fréquence des réveils s'est bien espacée et, en dehors de périodes critiques, il ne se réveille fréquemment qu'une fois, en milieu de nuit. On peut préciser que, passé un an, il est beaucoup plus envisageable de procéder à un sevrage nocturne. Je ne l'ai pas fait, d'une part car je n'en avais pas envie, d'autre part car maintenir cet allaitement me paraît plus propice à mon repos.

La durée des tétées
Avec un nourrisson : encore un aspect très variable. Certains prennent de longues tétées. Pour l'hippocampe, en revanche, ça a toujours été une affaire plutôt rapide : 10-15 min à chaque sein, grand maximum.
Avec un bambin : c'est souvent beaucoup plus court. Parfois un peu rageant, d'ailleurs, de déballer tout l'attirail pour seulement quelques gorgées ! L'hippocampe reste globalement efficace et tète 5 min. Même plus le temps de lancer une série sur Netflix !

Allaiter à l'extérieur
Avec un nourrisson : difficile d'être sûre de ne pas avoir à donner le sein quand on sort... Et comme la mise au sein peut être compliquée, ce n'est pas toujours simple de ménager sa pudeur. Côté positif, cependant, une maman qui allaite un tout petit bénéficie généralement de regards plutôt bienveillants.
Avec un bambin : les distractions sont telles qu'on peut plus facilement le faire patienter, et l'allaitement est plus discret du fait des positions improbables... Enfin, sauf quand l'enfant tourne brusquement la tête en lâchant le téton ! Côté négatif, on peut s'attirer des réflexions si on se fait griller. Car oui, l'allaitement passé un certain âge (variable selon les gens) peut être mal vu.

La pression
Avec un nourrisson : elle est énorme ! Est-ce qu'il tète assez, mouille-t-il bien ses couches, prend-il assez de poids ? Ai-je assez de lait ? Je m'absente, comment entretenir ma lactation ? Il pleure et vient de téter, est-ce qu'il a faim ? Les questions sont innombrables. Pas toujours facile de se savoir la seule source de nourriture de son enfant.
Avec un bambin : il mange autre chose ! De ce fait, l'allaitement devient un bonus - non négligeable d'ailleurs quand votre petit chou picore côté solides. Ce n'est plus une pression, au contraire, ça vous permet de relâcher la pression : bon, au moins il a tété... Testé et approuvé avec l'hippocampe, qui a gardé longtemps un appétit d'oiseau. Ah, et inutile de se faire des nœuds au cerveau pour savoir s'il veut téter : il sait maintenant très bien vous le faire savoir, de façon même un peu gênante si vous êtes en public !

Bref, vous l'aurez compris : pour moi il est bien plus simple d'allaiter un bambin, à deux conditions toutefois...
1) se moquer du regard des autres
2) ne pas se prendre la tête sur le sevrage (bien sûr, tant qu'on n'en ressent pas le besoin)

Mais je trouve personnellement que ça vaut le coup : finalement, sevrer aux 6 mois de l'enfant, c'est un peu s'arrêter au moment où ça devient enfin simple et naturel...
En tout cas, l'hippocampe et moi n'avons pour le moment plus de date de fin, et nous vivons très bien comme ça :)

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