Attendre

Je n'ai jamais aimé attendre.
Sans doute parce que c'est une position passive : quand on attend, on n'agit pas. On ne contrôle rien.

Il y a pourtant de nombreuses choses qu'on ne contrôle pas.
La date de son retour de couches, par exemple. Ou comment découvrir que, face à l'allaitement long comme au reste, les femmes sont très différentes.
On ne peut pas non plus contrôler la mise en route d'une grossesse. Enfin, il paraît que certaines y arrivent. Je me rappelle une collègue qui m'expliquait que, pour sa deuxième fille, son mari et elle avaient calculé pour qu'elle naisse en mai. J'avais acquiescé sans guère de commentaire. À l'époque, cela faisait déjà plus d'un an qu'on espérait secrètement avoir un enfant. Il y a des couples qui peuvent planifier. Et il y a ceux qui prennent avec joie tout ce que la nature consent à leur offrir (y compris quand la DPA n'est pas pratique-pratique : 1er janvier pour l'hippocampe, ça ne me faisait pas rêver !).
D'ailleurs, l'opinion générale comprend bien mieux la naissance d'un enfant "au mauvais moment" (professionnel, par exemple) quand on invoque "un accident" : comment expliquer que, cet enfant, on le rêve depuis des mois mais que, pas de chance (!), c'est maintenant qu'il arrive ? Car on ne peut pas non plus tout mettre sur pause... Sans aucune idée du temps que cette pause devra durer !

Alors voilà, j'attends. J'attends en continuant de vivre à 1000 à l'heure, entre l'hippocampe, mon travail, mes révisions. J'attends en sachant aussi que le contexte est particulièrement mauvais. Voire de plus en plus mauvais à chaque cycle qui passe. Il viendra peut-être un moment où j'arriverai à lâcher prise et à cesser d'y penser. Ou peut-être que, le karma étant farceur, un embryon attendra le pire moment possible pour s'installer (imaginer 5h d'épreuve avec les nausées que j'ai connues pour l'hippocampe me file des sueurs froides).
Mais en attendant... J'attends.

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