L'hippocampe, deux ans et presque deux mois

Je viens de passer une semaine de vacances avec mon hippocampe. J'appréhendais un peu cette période car il y avait longtemps que je n'avais pas passé une journée seule avec lui. Mes nausées m'avaient réduite à l'état de loque : heureusement que ma famille n'habite pas loin car je les ai beaucoup sollicités pour pallier mon incapacité à m'occuper correctement de mon propre fils...


Mais, finalement, ces vacances sont arrivées au bon moment : je viens de terminer le premier trimestre et même si je suis encore parfois légèrement nauséeuse, cela n'a rien à voir avec ce que j'ai traversé jusque-là. J'ai pu profiter de mon fils et je crois que ces journées en tête à tête nous ont fait beaucoup de bien, comme si on rattrapait un peu le temps perdu, comme si on se reconnectait l'un à l'autre.

Du coup ça m'a donné envie d'écrire sur lui ici, pour graver quelques instantanés de cet âge si joli.

Alors, à quoi ça ressemble, un hippocampe de deux ans et deux mois ?

Ça parle. Beaucoup.
Il fait des phrases complètes, avec "Je" ou "Tu". Il a beaucoup de vocabulaire et retient tout, commente tout.
Il subsiste cependant de savoureuses perles de bébé : la cococinelle, le tobogoggan, autant de petites imprécisions que je collectionne précieusement.

Ça aime les livres et les chansons. Passionnément.
Lire, c'est souvent la première chose qu'il réclame au réveil. Mon travail me permet de lui proposer régulièrement de nouveaux titres et il adore ça. Il acquiert d'ailleurs un répertoire impressionnant, grâce à une mémoire auditive qui n'est pas sans rappeler celle de sa maman ! Il faut l'écouter "lire" par cœur...
Ce qui est drôle, c'est quand il fait des associations d'idées, ou au contraire des citations complètement hors contexte. Généralement j'arrive à le suivre car j'ai retenu les mêmes contenus que lui, mais d'autres peuvent être perdus !

Ça remue.
Notamment pour courir, sauter, et "faire la bagarre". Pour le canaliser on a réservé cette dernière activité aux duels de peluches. Sur une journée de vacances, je peux vous dire qu'il s'en déroule beaucoup... Ce n'est pas mon jeu préféré, mais lui y est accro, alors on lui accorde ce plaisir en espérant que ça lui permette de se défouler !
Oui car autrement il a une fâcheuse tendance à se montrer brutasse, y compris avec les plus petits chez la nounou...

Ça négocie ferme.
Après la dernière fois vient la "vraie dernière fois", et même s'il commence à intégrer le principe du minuteur il pleure quand ça sonne parce qu'il voudrait jouer "encore un pitit peu".
De manière générale il affirme ses désirs ("Moi je veux pas ! Je veux pas du tout ! Moi je me cache !") et le convaincre de coopérer exige bien souvent de nous des trésors de créativité et de patience.

Ça aime le chocolat et le sucre.
Le meilleur : faire un gâteau au chocolat (en cassant soi-même les œufs) et tremper les doigts dans la pâte tout au long de la préparation.

Ça tète encore.
Eh oui ! Je n'étais pas du tout partie initialement sur un allaitement si long. Je croyais que je me sentirais mal à l'aise avec un enfant qui marche et qui réclame oralement à téter, mais je crois finalement que c'est pour une grande partie un problème de défaut de représentation. En fin de compte tout me paraît toujours très naturel et j'apprécie qu'il soit désormais capable d'exprimer clairement ses souhaits.
Je pensais quand même amorcer un sevrage autour de ses deux ans. Et puis je suis tombée enceinte... Et pendant ce premier trimestre horrible, j'étais contente de conserver ces moments de tendresse rien qu'à nous, moi qui ne pouvais plus lui accorder grand-chose d'autre.
À présent que je vais mieux, je sais aussi que je m'approche du moment où je n'aurai sans doute plus de lait. Beaucoup d'enfants se sèvrent seuls pendant la nouvelle grossesse de leur maman, ou juste après. Ce sera peut-être le cas de l'hippocampe. J'envisage de l'y aider, petit à petit, mais je ne me mets pas de pression.

Ce sera grand frère dans quelques mois...
... Mais je ne crois pas qu'il ait encore perçu les implications de ce futur statut !
On parle de temps en temps du petit bébé dans mon ventre, qui n'est pas encore assez grand pour sortir. J'attends encore un peu avant de lui proposer des livres sur le sujet. Tout ça est encore très lointain et mon ventre commence juste à s'arrondir.

C'est un amour.
Pour notre plus grand bonheur, il aime les bisous et les câlins. Il nous fait des déclarations d'amour. Il est capable aussi de beaucoup d'empathie (ce qui semble paradoxal par rapport au côté brutasse évoqué plus haut) : quand on se fait mal, quand on est malade ou qu'on paraît triste, il veut faire des câlins et frotter où ça fait mal.

Pour résumer, la vie à ses côtés n'est pas toujours reposante, mais chaque jour est illuminé de beaucoup de joie. J'ai une chance infinie d'être la maman de ce petit bonhomme.

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