Histoire d'un allaitement - les débuts


Les premiers jours
 
Je ne vais pas revenir en détails sur ce que j'ai déjà évoqué sur mon séjour à la maternité : l'hippocampe est né par césarienne en pleine nuit et, entre la fatigue et mon manque de mobilité, il nous a fallu quelques jours pour trouver notre rythme au niveau des tétées.
Dans l'intervalle, j'ai reçu des conseils parfois contradictoires : ainsi, une auxiliaire de puériculture m'incitait à appuyer légèrement sur mon sein pour dégager le nez de l'hippocampe, tandis qu'une autre assurait que ce geste occasionnait des crevasses... Personnellement, j'ai laissé mon bébé gérer. Je n'ai pas eu de crevasses mais j'éprouvais un pincement en début de tétée, puis ça passait. Je me mettais de la lanoline après les tétées. Ma montée de lait a été gérable physiquement (je me suis seulement sentie un peu fébrile, mais j'étais aussi très fatiguée).
En quelques jours, l'hippocampe est passé de bébé qui tétouille sans conviction à un téteur très efficace. Ce qui m'a le plus aidée : bien stimuler l'hippocampe (on le mettait en body, on lui tripotait les pieds, les oreilles...), l'inciter à ouvrir largement la bouche autour du téton (et ne pas le laisser tétouiller les lèvres serrées), guetter les signes d'une vraie succion (le mouvement au niveau des tempes, le bruit de déglutition). Petit conseil aussi pour la valise de maternité : privilégier un accès facile au sein, avec des hauts qui s'ouvrent totalement, par exemple. J'avais quelques hauts d'allaitement mais ce n'est pas le plus facile à gérer lorsqu'on ne maîtrise pas encore la mise au sein. En clair, le temps de la pudeur viendra plus tard...
Avec le recul, je me rends compte que je me suis angoissée plus que nécessaire pour cette mise en route : l'hippocampe a vite récupéré son poids de naissance, après tout. Mais il est difficile de garder la tête froide quand on est déjà bouleversée par son nouveau statut de mère et quand on ne bénéficie pas d'un accompagnement sécurisant, faute surtout de cohérence.

Les premières semaines
 
De retour chez moi, j'étais toujours très angoissée... alors que, finalement, tout allait bien.
J'avais l'impression d'être incapable de comprendre les besoins de mon bébé et, aiguillonnée par la peur de trop le mettre au sein, je gardais toujours un œil sur ma montre... J'étais une élève très appliquée : je continuais de noter dans un cahier, comme à la maternité, les heures et les durées des tétées (il m'a fallu très longtemps pour, peu à peu, lâcher prise à ce niveau !).
J'allaitais en madone, calée tant bien que mal dans mon coussin d'allaitement. Pendant les tétées de jour, je regardais une série sur Netflix ; la nuit, je lisais grâce à ma liseuse. Je ne me concentrais donc pas exclusivement sur mon bébé mais, à l'époque, j'avais besoin de ces petits moments d'évasion...
Généralement, on changeait l'hippocampe "entre deux seins", ce qui permettait de relancer la tétée.
Et chaque semaine ou presque, j'allais le faire peser à la PMI, essentiellement pour m'entendre confirmer que tout allait bien !
Cela ne m'empêchait pas de me poser beaucoup de questions, mais cela me donnait la réassurance nécessaire pour continuer sur ma lancée. J'ai eu la chance que l'hippocampe n'ait aucun souci de poids : il prenait vite et bien, me prouvant ainsi que ses tétées courtes lui allaient parfaitement.

Quand le rythme de croisière s'installe...
 
Au bout d'un moment, je me suis inscrite sur le forum de la Leche League. Cela a beaucoup contribué à me détendre sur cette question de l'allaitement : j'y ai trouvé du soutien, de l'empathie, des réponses aussi aux interrogations qui continuaient de me poursuivre ("Pourquoi mon bébé pleure-t-il au sein ?", "Comment l'habituer au biberon avant ma reprise ?", etc.). Et, petit à petit, mon attitude s'est assouplie...
Cela a commencé par la position d'allaitement : ma vie a changé quand j'ai découvert la position Biological Nurturing. Le problème de la Madone, c'est que ça a vite tendance, sans appui, à tirer sur les bras... on arrondit le dos, on crispe les épaules... La nuit surtout, dans mon lit, j'avais vraiment du mal à m'installer confortablement. Il n'y avait jamais assez de coussins ! Mais en BN, je n'ai qu'à me laisser aller dans une position semi-allongée, sur quelques oreillers ou dans un canapé profond. Bébé, lui, est sur moi, sur le ventre, en travers de mon buste. Je n'ai qu'à le maintenir d'un bras pour lui éviter de glisser. Ce n'est sans doute pas la position la plus esthétique - on est avachis l'un et l'autre, finalement - mais on gagne clairement en confort ! Les tétées de nuit deviennent bien moins fatigantes, surtout qu'on cesse aussi de changer l'hippocampe chaque fois qu'il tète. Résultat, il nous arrive souvent de nous endormir l'un et l'autre... et Glenn, lui, ne se rend plus compte de grand-chose ! Autre avantage de la BN, elle paraît aider l'hippocampe à gérer le débit de lait (il s'étranglait souvent pendant les tétées) et à expulser ses gaz, notamment par le rot.
Bref, je suis conquise, et peu à peu tout semble plus simple... Mais c'est alors que la reprise s'annonce...

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